La Cgt Catu

Publié le par marsaud sylvain

 DOSSIER NAO.1 2008

 

BAISSE DU POUVOIR D’ACHAT

 

Dès la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy l’avait martelé : « il serait le président du pouvoir d’achat ». Un thème d’actualité répondant à un véritable besoin, revenant encore aujourd’hui en tête des sondages.

Selon les comptes de la nation, le pouvoir d’achat du revenu disponible par ménage n’aurait augmenté que de 0.2% depuis 2002, si l’on rajoute à cela les revenus de la propriété, qui sont exclus, dont la croissance a été trois fois supérieure à celle des autres revenus, le revenu moyen par ménage a alors baissé de 0.6% par an. Signalons une fois encore ici que les trois quarts des revenus des ménages modestes sont aspirés par les dépenses incompressibles (logement, énergie, nourritures, habillement, assurances, etc) contre la moitié cinq ans plus tôt.

Au total un français sur deux déclare avoir des difficultés à vivre avec les revenus de son foyer : les deux tiers des ouvriers et employés disent s’en sortir difficilement ou très difficilement, contre seulement un tiers des cadres (CEVIPOF).

D’après un sondage CSA 71% des français jugent pas « efficaces » les mesures prises par le gouvernement en matière de pouvoir d’achat, et ils sont très inquiets quant à leur avenir !

Le pouvoir d’achat est un sujet de controverse récurrent en France, depuis que le passage à l’euro en 2002, a amplifié l’écart entre ce que disent les chiffres et ce que ressent l’opinion. Les ménages ont néanmoins du mal à se convaincre de la sagesse des prix quand ils voient valser les étiquettes de la baguette ou du yaourt (nous y reviendrons plus tard), et ils sont très nombreux à penser qu’avec l’euro leur pouvoir d’achat s’est réduit comme une peau de chagrin. Le ralentissement s’explique par la modération salariale mise en place dans les entreprises et notamment dans notre branche territoriale (GIM), rajouté à cela un chômage massif, conséquence : dans le revenu disponible brut des ménages, le poids des revenus d’activité, salaires en tête a chuté passant de 77% à la fin des années 1970, à 70% depuis le début des années 1990.

Malgré l’élévation des qualifications et de la productivité du travail, la zone des bas salaires est en pleine expansion, le nombre de « smicards » a augmenté de 50% en l’espace de cinq ans. Il est d’autant plus difficile de s’extraire de cette zone de bas salaires que son attractivité pour les employeurs est encouragée par les politiques publiques d’exonération des cotisations sociales. Ainsi la probabilité pour un salarié dans un emploi à bas salaire d’occuper deux ans plus tard le même type d’emploi est passé de 25% à 40% en l’espace de dix ans. Au fil du temps la société française s’est « smicardisée » la proportion de salariés rémunérés au niveau du Smic est passée de 8.6% en 1991, à plus de 17% en 2007, ce qui constitue « un record », d’ailleurs en Europe seul la Bulgarie fait mieux en terme de Smic ? A cette date, plus de 30% des travailleurs à temps complet (CDI) des secteurs privés et semi-public, cantonnés aux emplois bénéficiant à plein des allègements Fillon (sur les charges patronales), touchaient moins de 1.3 Smic.

 

Le pouvoir d’achat reste donc la grande et principale préoccupation, de la vie quotidienne des salariés, des retraités et des privés d’emploi pour 48%, viennent ensuite la santé pour 39%, la garantie de retraite pour 37%, l’emploi pour 32%, l’environnement pour 28%, la qualité de vie pour 20%, l’éducation pour 20%, la protection sociale pour 19%, la sécurité pour 19%, le logement pour 18%, les droits des salariés pour 6%...

 

42.6% D’AUGMENTATION DES PLUS HAUTS REVENUS

Cette « smicardisation » du salariat, d’une ampleur inédite en Europe, a débouché sur des études approfondies afin d’en connaître les réelles causes. Un chercheur de l’école d’économie de Paris, Camille Landais, a montré que les hauts revenus avaient très fortement augmenté entre 1998 & 2005, à la différence des revenus moyens et médians. Ainsi les 3500 foyers les plus riches de France et de Navarre, sur un total de 35 millions de foyers fiscaux, qui ont déclarés en 2005, un revenu réel moyen de 1.88 million d’euros, ont vu leur revenu réel progresser de 42.6% au cours de ces huit années (5.32% par an). Pendant la même période a établi Mr. Landais 90% des foyers fiscaux ont dû se contenter d’une hausse de leur revenu réel d’à peine 4.6% (0.57 an).

Cette explosion des inégalités, liée à l’envolée des revenus patronaux : 316 années de Smic en 2006, c’est ce qu’on touché 50 patrons Français, avec un revenu moyen de 3.8 millions d’euros, ces dirigeants de grands groupes Français se sont accordés des augmentations salariales allant jusqu’à 25%, quelle indécence ?

Les plus values des stocks-options figurent parmi les raisons de ces envolées. Liée aussi à l’envolée des revenus des capitaux mobiliers et des plus values boursiers, a nourri dans une partie de la population, à commencer par les classes moyennes le sentiment d’un déclassement, et d’une dévalorisation compacte du travail. A côté de cette richesse, 8 millions de travailleurs pauvres, qui dans la plupart des cas, travailler ne permet même pas de se nourrir ou de payer un loyer, le gouvernement lui-même admettant que « le taux de pauvreté » au travail ait fortement augmenté depuis 30 ans. Cette population de travailleurs pauvres et de privés d’emploi, n’arrive donc même pas à dépasser le seuil de pauvreté qui est estimé en France à 817.00€. Si le nombre de travailleurs pauvres sa explosé, si l’ascenseur social est en panne pour les jeunes générations, la reconnaissance des qualifications et la progression des carrières ne sont guères, elles non plus au rendez vous. 80% des travailleurs gagnent moins de 2300.00€ net par mois, 50% moins de 1500.00€, et 10% moins de 1000.00€, voilà la réalité des rémunérations dans notre pays, qui ne correspondent plus du tout au coût réel de la vie quotidienne…

Publié dans classe

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C
<br /> <br /> Les promesses electorales ne se réalisent jamais. Même en tant que comptable, il est très difficile gérer le salaire surtout s'il est bas. Seules les dépenses indispensables (nourriture, loyer,<br /> frais scolaire) sont retenues, le reste est facultatif. Mais il n'est pas aussi nécessaire d'être comptable pour faire en sorte que le salaire suffise jusqu'à la fin du mois. <br /> <br /> <br /> <br />
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